Montag, 28. März 2011
Passé – Cosmos !
Strasbourg.- Les 31 mars et 1er avril, l’Orchestre philharmonique de Strasbourg donnera à voir et à entendre Les Planètes de Gustav Holst. Voir, car l’OPS et la Ville de Strasbourg ont passé la commande d’un film réalisé par la Cité de l’espace de Toulouse. C’est dire si l’image sera le complément indispensable des visions sonores du compositeur anglais, l’un des orchestrateurs les plus brillants comme Ottorino Respighi dont Les Pins de Rome sont une peinture imagée et imaginée de la ville éternelle. Am 31. März und dem 1. April bietet das Philharmonische Orchester Strasbourg einen etwas anderen Ausblick auf Die Planeten von Gustav Holst.
Avec Ottorino Respighi, la musique italienne sort du cadre opératique dans lequel le mélomane l’a souvent cantonnée. Sa parfaite connaissance de l'orchestration dans laquelle il déploie un art virtuose lui permit de mener à bien ses suites et ses poèmes symphoniques aux couleurs vives et éclatantes, en particulier « la trilogie romaine » : Les Fontaines de Rome (1916), Les Pins de Rome (1924) et Fêtes romaines (1926- 1928).
Dans Les Pins de Rome, Respighi s’attache le plus souvent à chanter les beautés ou le passé de sa ville d’adoption. Refusant l’aspect dramatique, il fait du poème un véritable tableau. Les Pins de Rome sont composés de quatre parties : Les Pins de la villa Borghèse, Pins près d’une catacombe, les Pins du Janicule, les Pins de la Voie Apienne. Deux mouvements lents encadrent deux mouvements rapides. Le premier volet, Les Pins de la villa Borghèse, traduit, selon l'argument de l'auteur des jeux d'enfants parmi les pins. Les sonorités claires de l'orchestre et les stridences de la trompette le confirment. « Tous se grisent de cris comme des hirondelles le soir et finissent par s'échapper en essaim. » Dans le volet suivant, Pins près d’une catacombe, la couleur de l'orchestre devient plus sombre et suggère l'ombre que projettent les pins à l'entrée d'une catacombe. Une trompette lointaine renforce le climat calme et mystérieux tandis qu'un chant sortant « des profondeurs sépulcrales se répand, solennel comme un hymne, et s'évanouit ». Une brève cadence du piano annonce que les Pins du Janicule « se profilent au clair de lune sereine. » Le motif est repris par la clarinette, puis par les cordes et enfin par tout l'orchestre. Au moment où les sonorités s'évanouissent, la clarinette revient et un rossignol chante. Dans la dernière partie de l'œuvre, les Pins de la Voie Apienne, Respighi plonge dans le passé antique de Rome. Sur un rythme sourd, les troupes marchent, puis l'armée consulaire affirme sa grandeur et sa splendeur pour finir triomphalement au Capitole. Les Pins de Rome seront créés à Rome le 14 décembre 1924.
Gustavus von Holst – il abandonna la particule lors de la Première Guerre mondiale – avait, par son arrière-grand-père, des origines russo-scandinaves. Naturellement attiré par les sujets mystiques et astrologiques, il commença à écrire, peu avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale, une suite pour grand orchestre sur les sept planètes dont on connaissait alors l'existence. Effectivement, Pluton, la plus lointaine et la plus petite des planètes, ne fut repérée qu’en 1930, soit quatre ans avant la mort de Holst, lequel n’envisagea pas pour autant de compléter son œuvre. Il omet également la Terre. Entre 1914 et 1917, il travailla à l'orchestration de cette ample composition visionnaire. Sa connaissance des œuvres de Stravinsky, Debussy et Ravel et l’intérêt marqué pour les Cinq pièces pour orchestre opus 16 de Schönberg eurent pour effet la recherche d'une sonorité nouvelle et de plus grande envergure. Ainsi le cycle Les Planètes comprend-elle « des effets orchestraux encore inhabituels dans la musique britannique de cette époque ». Deux de ses assistantes à la St Paul’s scholl réalisèrent une version pour deux pianos qu'elles jouèrent devant son ami Adrian Boult en 1917. À l'automne 1918, Holst annonça à Boult qu'il dirigerait Les Planètes. Le concert fut un triomphe pour tous les participants. Holst présente Les Planètes dans un ordre différent de leur positionnement réel.
L’itinéraire musical l'auditeur part de Mars vers les planètes intérieures, Vénus et Mercure, puis vers les planètes extérieures : Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. « Cet enchaînement correspond aux sept âges de la vie humaine (de l'enfance jusqu'à la vieillesse), lesquels font parti intégrante de la représentation astrologique de l'univers ». Holst tira la connaissance des caractéristiques propres des planètes de ses entretiens avec William Frédérik Allan Leo qui avait publié avant la première guerre mondiale, une série d'ouvrages accessibles au grand public sur l'astrologie. Lorsque Holst esquissa Mars, Le porteur de Guerre, le premier conflit mondial n'avait pas encore éclaté. On peut sans doute y voir une réaction du compositeur à l'approche de ce conflit. Leo lui avait cependant indiqué que les personnes nées sous l'influence de Mars étaient « obstinées, énergiques et brusques », d’où ce rythme implacable de cinq pulsations par mesure, cette sonorité âpre des cordes, jouées au début col legno, renforcée par « les progressions harmoniques du cor et des cuivres ». En revanche, Vénus offre un contraste saisissant, car « elle apporte la Paix ». Vénus est une anticipation du sentiment d'infinité de Neptune. Mercure, Le Messager ailé est un scherzo éblouissant de légèreté à travers ses échanges vif-argent entre cordes et vents. Rien d'étonnant à ce que Jupiter soit un mouvement débordant de vie puisqu'il apporte la Gaîeté. Le compositeur reprendra plus tard le thème pour mettre en musique le poème de Spring Rice « I vow to thee my country ». Au-delà de la vieillesse, le compositeur voyait en Saturne une forme d'accomplissement que confirme l'atmosphère de paix et d'acceptation de la conclusion. Dans Uranus, le Magicien, Holst joue peut-être au prestidigitateur, car il semble que son nom soit caché derrière le saisissant motif de quatre notes : sol, mi bémol, la, si naturel. Pour le dernier mouvement, Neptune, le Mystique, Holst reprit le titre du livre de Leo What in a Horoscope ?, « lequel attribue à ce signe astrologique sensibilité et mystère. » Joué de bout en bout pianissimo, le mouvement entraîne l'auditeur au-delà des limites du temps et de l'espace et donc, au-delà de la vieillesse. Il s'achève sur des voix de femmes a cappella en coulisse, répétant les deux mêmes accords jusqu'à ce qu'ils se dissipent dans le lointain. À noter que le compositeur britannique Colin Matthews composera la musique de Pluton qu'il enchaîne directement à Neptune.
Le chœur de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg
Fondé en 2003, le chœur de l’OPS regroupe quatre-vingt choristes, amateurs éclairés et passionnés recrutés sur audition et qui suivent, pour le plus grand nombre, une formation vocale individuelle. Sa présence dans la saison musicale strasbourgeoise ajoute la force et la chaleur des voix humaines au pouvoir expressif des timbres instrumentaux de l’Orchestre. Aux côtés de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg, le chœur interprète les grandes œuvres chorales du répertoire, oratorios, passions ou cantates. Sa jeune histoire est déjà marquée de moments forts comme une très belle version de Jeanne au bûcher d’Arthur Honegger, une interprétation de Elias de Mendelssohn pleine de maturité et de finesse, et lors de la dernière saison, un Messie de Haendel qui a marqué le public strasbourgeois. Le Chœur de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg a été distingué en octobre 2008 par la Fond’action Alsace qui lui a remis un prix d’encouragement. Depuis sa création, il est dirigé par Catherine Bolzinger.
Jeudi 31 mars et vendredi 1er avril 2011 – 20h30
Palais de la musique et des congrès de Strasbourg – Salle Erasme
Prix des billets : de 26 € à 44 € - tarifs jeunes (cartes OPS, Culture, Atout voir : 5,5 €)
Renseignements et réservations 0033 (0)3 69 06 37 06
Avec
Hans Graf direction
Chœur de femmes de l’Ops
Chœur de femmes du Conservatoire
Catherine Bolzinger chef des chœurs
Ottorino Respighi (1879-1936)
Les Pins de Rome, poème symphonique
Avant-Propos musical
Une heure avant le début du concert, une conférence de 45 minutes est proposée. L’Ops initie en collaboration avec Accent 4 un cycle de rencontres destinées à mieux appréhender les œuvres programmées. Chaque conférencier invité (universitaire, musicologue, compositeur…) soulève les mystères d’une partition.19h30 / 20h15 – entrée libre
www.philharmonique-strasbourg.com
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