Dienstag, 5. Mai 2009

Colmar: Relations musicales/ musikalische Beziehungen

Colmar.- Il y a plus dans les relations franco-allemandes que à la guerre et à la confrontation. Il y a plus que la séparation matérialisée par le Rhin. Il y a la nouvelle édition des Musicales de Colmar. Car limiter la lecture de l’histoire serait une erreur, au regard des échanges intellectuels et artistiques qui ont jalonné des siècles d’histoire commune. Das Elsass, das eine so offenbar tragische Geschichte symbolisiert, verbindet auch zwei Länder, die untrennbar scheinen. So wie die Strömung des Rheins lange vom Zufall abhing, verkörpert das Elsass die Durchlässigkeit, die jede Grenzgegend zu eigen hat. Der Titel der neuen Ausgabe der Colmarer Musicales "Musik ohne Grenze", hebt darauf ab. Das Festival findet vom 20. bis 24. Mai in Colmar und Region statt. Auch das Museum Würth in Erstein ist dieses Mal dabei.
Mais au-delà des mots, la musique semble être un moyen privilégié de parcourir une histoire mouvementée. Selon les époques, les contextes politiques et économiques, l’histoire de la musique reflète à sa manière, riche, contrastée, et si difficile à interpréter, l’Histoire.
Le parcours débute à une époque où l’Allemagne n’est pas encore une nation, au contraire de la France. Bach, symbole universel de la musique, est aussi un musicien qui se nourrit de toutes les musiques d’Europe. Il connaît celles de Couperin, Rameau ou Grigny et écrit dans le « goût français ». Nous lui associerons Couperin, justement. Sonates en trio, Concerts Royaux : c’est l’affirmation de la musique de chambre.

Comment ne pas évoquer ici Mozart ? Il fut heureux lors de son premier voyage à Paris, enfant, séduisant la cour, alors que son deuxième séjour fut un échec. Et en cette année 1778, sa mère meurt dans la capitale française. Une de ses plus célèbres sonates pour violon et piano témoigne de cette période qui le laissera amer. Mais Mozart est aussi le compositeur de Così fan tutte et des Noces de Figaro, marqué par les Lumières et par l’appel de liberté qui souffle sur la France et sur l’Europe. Premier musicien affranchi de la tutelle aristocratique, il ouvre une nouvelle ère pour les compositeurs et les artistes en général.

Si Frédéric le Grand, roi de Prusse, accueille Voltaire, la cour de son successeur, Frédéric Guillaume II (violoncelliste), est un lieu où l’on reçoit aussi les Français et où l’on pratique la musique. C’est ainsi que le violoncelliste Duport rencontre Beethoven et que les deux premières sonates pour violoncelle et piano de Beethoven voient le jour.
Au cœur de ce voyage musical, il y a donc Beethoven, le compositeur dont la pensée est indissociable de l’esprit révolutionnaire. C’est lui qui met en musique la pensée des Lumières. C’est encore lui, visionnaire, qui renie sa dédicace à Bonaparte devenu Napoléon. Berlioz témoigne dans ses mémoires de la révolution que provoqua sa musique et des difficultés qu’eurent les maîtres français à l’accepter. C’est pourtant bien son influence qui fut la plus déterminante en France comme en Allemagne, qu’on la reconnaisse ou qu’on s’y oppose.

C’est en Allemagne que bat le cœur de la musique de chambre romantique, avec Mendelssohn, Schumann puis Brahms, quand la France célèbre en priorité l’opéra, à travers ses propres compositeurs mais aussi en accueillant Offenbach. Berlioz est un passeur, tout comme Liszt, mais bon nombre de grands compositeurs œuvrent en s’opposant ou en s’ignorant.
Il faudra attendre la fin du XIXème siècle pour que s’affirment des compositeurs français qui développent un langage musical singulier, parfois en référence à des compositeurs allemands : on songe à Fauré qui écrit son unique quatuor à cordes au soir de sa vie en se référant à Beethoven, alors même que son univers en paraît si éloigné.

Tandis que la plupart des compositeurs européens élaborent des œuvres marquées par l’affirmation nationale, le retour au folklore ou aux mythologies fondatrices, la France, coupée en grande partie de tout rapport à son propre folklore depuis la Révolution, doit chercher d’autres moyens de renouveler sa musique. Pour certains, Franck ou Chausson, ce sera en subissant l’influence dominante de Wagner -Wagner dont la deuxième version de Tannhäuser est créée à Paris en 1862. Debussy lui-même l’admira avant de se détourner du « vieil empoisonneur », attiré par l’art d’Extrême-Orient, l’Espagne... Mais si le Prélude à l’après-midi d’un faune symbolise l’ouverture vers un nouveau monde harmonique et sonore, le chromatisme qui caractérise notamment le thème initial nous rappelle pourtant l’auteur de Parsifal. Alors que Nietzsche affirme son goût pour Bizet et dit la nécessité de « méditerraniser la musique », Debussy et Ravel sont les hérauts d’un des mouvements les plus féconds de la musique française, qu’on aura bien du mal à rattacher à tel ou tel courant, tant la liberté créatrice qui le caractérise s’y oppose.

La musique de Claude de France (ainsi surnomme-t-on Debussy de son vivant) n’est pourtant pas exempte de revendication nationale : il chante en 1915 Le Noël des enfants qui n’ont pas de maison, comme un écho au Triumplied de Brahms célébrant la victoire de 1870...
La musique n’échappe pas à l’Histoire. La tragédie des trois conflits qui, en soixante-dix ans, dévastèrent la France, l’Allemagne, le monde, se raconte aussi à travers la musique.
Après la guerre, Boulez et Stockhausen ouvrent une nouvelle page, à l’image du rapprochement politique. Oserait-on aujourd’hui réduire à des considérations nationalistes l’écoute des musiques de Berlioz et de Schumann, Debussy et Wagner, Brahms et Fauré ? Avec le recul donné par le temps, le répertoire français est souvent « défendu » avec plus d’ardeur par les interprètes allemands et cela fait quelques dizaines d’années que l’on programme Brahms ou Mahler en France avec passion.

Et si l’on a peut-être moins conscience aujourd’hui du caractère essentiel de la relation franco-allemande, cela ne signifie pas qu’elle le soit moins. Les compositeurs et les interprètes le savent, qui interrogent et vivifient constamment l’héritage considérable de ces siècles de musique venue des deux rives et prolongent cette histoire commune en construisant des lendemains qui chantent. Le public a, quant à lui, adopté depuis longtemps la musique des grands compositeurs. Car s’ils disent l’âme des peuples, ils savent surtout parler à chacun d’entre nous.

Nous avons la chance d’accueillir une réunion exceptionnelle de grands musiciens à Colmar. Public et artistes se retrouvent, sans barrière, dans une démarche faite de générosité et de désir de rencontres, afin de partager une passion commune pour la musique : celle que l’on connaît (Le Carnaval des animaux de Saint-Saëns !) et celle que l’on découvre (la création du Trio de Marc Monnet), en prolongeant le concert par des moments de fête où nous voudrions que puissent se tisser librement les liens dont nous avons besoin.

Infos RÉSERVATION / VENTE
Par téléphone : +33 (0)3 89 20 29 02 de 10h à 12h et de 14h30 à 18h30
Au guichet billetterie du Théâtre Municipal de Colmar de 10h à 12h et de 14h30 à 18h30 du lundi au vendredi et les samedi de 16h à 18h (uniquement les samedis de représentation).

Au guichet billetterie : Paiement par chèque et par espèces uniquement (pas de CB)
Location réseau FNAC (tarif réduit uniquement dans les points de vente FNAC) : Fnac, Carrefour, Géant, U, 0 892 68 36 22 (0,34€/min), www.fnac.com

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